Cambodge, L’insolite et l’ordinaire

Après avoir connu la dictature des Khmers rouges de 1975 à 1979, puis l’occupation par l’armée vietnamienne pendant une dizaine d'années,
le Cambodge s’éveille. José Nicolas s’y rend en 1992 dans le cadre d’une commande pour le magazine Actuel. Finalement, le sujet ne verra pas le jour mais il choisit de prolonger son séjour pour explorer Phnom Penh, la capitale,
et Sihanoukville. Ce sont les premières images qui sortiront de l’ancienne colonie française depuis bien longtemps. En mobylette, en bus ou en taxi, le photographe se fond dans la foule pour être
au plus près des habitants. Observateur à l’affût, il se concentre sur l’effervescence des rues et sur la foule qui s’affaire. José Nicolas aborde ce pays dans le même esprit de découverte et de curiosité que les photographes voyageurs des années 1930 et 1940, avec un regard empreint d’humanisme. Guidé par l’envie de témoigner, il capte des scènes où l’insolite côtoie l’ordinaire, ne cherchant pas
à traiter d’un thème en particulier mais plutôt
à retranscrire une ambiance dans un pays qui
se remet d’une période d’occupation et où la vie reprend son cours. Un sujet que l’on nommait alors « magazine » et que l’on peut aujourd’hui qualifier de documentaire.
Sophie Bernard